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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 17:34

En prévision d'une réunion de commission sur les piscines, j'ai été sollicité pour rédiger un petit texte préparatoire à une future normalisation.

J'en livre ici le contenu sachant qu'il en s'agit pas de trouver des solutions mais d’identifier les besoins.

Les solutions viendront ensuite.

L'acoustique, dans une piscine, doit permettre :

  • aux usagers de pouvoir apprécier un lieu qui doit viser à la détente et au sport de faible intensité
  • aux maîtres-nageurs et autres surveillants de ne pas déroger à la législation au travail
  • aux nageurs de pouvoir bien communiquer entre eux et avec leurs moniteurs
  • à tous l’audibilité des appels de détresse éventuels.

En outre il ne faut pas oublier les éventuels bruit sur l’environnement que peuvent produire les équipements techniques.

Le bruit est la première donnée de l’acoustique des piscines.

  1. problématique N° 1 : l’acoustique interne et la correction acoustique

Les participants aux manifestations dans des espaces clos ont tous constaté que les locaux dans lesquels ils évoluaient n’avaient pas la même caractéristique acoustique.

Nous n’entrerons pas ici dans les détails techniques qui seront à développer ultérieurement.

Pour résumer, la réverbération d’un local a une influence majeure sur le comportement humain en termes de bruit.

Cette résultante a été codifiée depuis longtemps sous l’appellation « effet cocktail ».

En effet, plus une salle est réverbérante, plus le nombre de personnes pouvant se parler dans des conditions acceptables est faible. Une fois la limite ainsi franchie, chacun est obligé de parler de plus en plus fort pour se faire comprendre de son voisin, jusqu’à épuisement.

Cela veut dire aussi que, si l’on dépasse le seuil ainsi calculé, vouloir communiquer devient quasiment mission impossible.

Dans le même temps, le niveau de bruit s’élève de plus en plus jsqu’à ce que la voix ne puisse plus s’élever.

Nous retrouvons le même phénomène dans les piscines, phénomène aggravé par le fait que les enfants y sont nombreux et se manifestent très souvent en criant.

Par expérience, les traitements de correction acoustique partiels des halls de bassins sont les plus utiles sur les parois latérales les plus proches des sources sonores prédominantes, à savoir : gradins recevant du public, zone de jeux d’eau de l’espace loisirs, zone de réception des toboggans,….

Il ne faut pas oublier non plus le hall d’accueil dont la qualité acoustique est très importante tant pour le public que pour la qualité de l’espace de travail associé.

Dans le cas de fosses de plongée l’émission sonore provenant des compresseurs d’air devra être limitée.

La réverbération se mesure de différentes manières. Elle devra faire l’objet d’un accord normatif en termes de mesurage.

La mesure complémentaire de la décroissance sonore sera d’ailleurs peut-être à privilégier.

Le respect du critère de pente de décroissance sonore d’une source de référence avec la distance est à cet égard plus précis et permet d’éviter la présence de zones de réverbération spécifiques dans des volumes importants. Ce critère permet par exemple de déterminer l’impact acoustique de traitements partiels qui sont généralement indispensables en complément du traitement de correction acoustique des plafonds intérieurs.

Une discussion technique devra avoir lieu sur ce sujet.

On comprend également aisément que, à équipement technique égal en termes puissance acoustique, l’appareil qui sera installé dans une piscine très réverbérante produira plus de niveau sonore aux oreilles des employés et des utilisateurs.

Des objectifs de niveau de bruit dus aux équipements techniques seront donc nécessaires à quantifier.

Les piscines ne sont – et ne seront jamais – des espaces aux formes identiques.

Il y aura donc lieu, pour limiter les effets de la réverbération du bâti sur le niveau de bruit, de déterminer des objectifs acoustiques en termes de réverbération et cela en fonction de différents paramètres (principalement dimensionnels) et en fréquences (par bande d’octave ou 1/3 d’octave).

Ces objectifs devront être fixés piscine par piscine, en fonction d’une règle à décrire.

On n’oubliera pas les espaces des casiers et des vestiaires, particulièrement si leurs volumes sont liés au volume de la piscine.

Par expérience, la qualité acoustique des vestiaires peut avoir une influence importante sur le comportement des utilisateurs de la piscine.

Il faudra également tenir compte des volumes couplés (zones de bassin sportif, de bassin ludique, de bassin d’apprentissage semi-indépendants).

Pour réaliser de l’absorption, seul moyen de réduire la réverbération, on utilisera potentiellement tous les moyens techniques à disposition (matériaux poreux, résonateurs ou plaques accordées).


Il faudra faire attention au fait que les plenums des éléments suspendus - absorbants ou non -devront être ventilés de façon à y éviter les masses d'eau. Cela serait néfaste à la pérennité du plafond.

Un autre élément important dans la création de bruit dans les piscines est le bruit de l’eau dans les goulottes. Il serait utile de le faire ressortir dans un guide des bonnes pratiques de la création.


Un certain nombre de sources potentielles de bruit seront à lister et traiter (écoulement d'eau sous les grilles, goulottes).

  1. problématique N° 2 : le bruit des équipements vis-à-vis de l’extérieur

Les locaux techniques bénéficient de trémies d’échange qui sont bien entendu la porte ouverte à la propagation vers l’extérieur.

Les équipements fonctionnent souvent 24h/24 – 7j/7 et compte tenu du fait que les complexes aquatiques sont de plus en plus établis en zone urbaine ou peri-urbaine, il en résulte des problèmes de bruit de voisinage.

Pour y remédier, il est impératif que :

  • un état des lieux acoustique soit établi avant toute construction et/ou rénovation pour pouvoir appliquer les textes légaux en vigueur concernant le bruit
  • les descriptifs des équipements soient analysés avant pose et que les mesures correctives nécessaires soient calculées
  • des mesures acoustiques soient réalisées après installation.

A cette occasion on n’oubliera pas les objectifs internes.

  1. problématique N° 3 : le bruit dû aux activités de la piscine

D’autres bruits de voisinage, notamment l’été, interviennent lorsque le complexe – muni ou non de bassin extérieurs – fonctionne entouré d’un parc ou de jeux d’eau type toboggan.

Là la problématique tient aux cris des enfants, notamment en haut des équipements ludiques

Dans ce cas, le lieu d’implantation doit être particulièrement étudié et, si la piscine existe déjà, des solutions doivent être recherchées.

Dans ces cas, seule une simulation acoustique postérieure à des mesures de bruit effectuées dans l’environnement peut permettre une amélioration de la situation.

  1. problématique N° 4 : la diffusion des messages

Une fois que la piscine a ses caractéristiques acoustiques définies et mises en place, il ne faut pas oublier de s’assurer :

  • de la qualité usuelle des messages diffusés, qu’ils soient informatifs ou musicaux,
  • de la clarté de la diffusion des messages de sécurité, y compris de la sirène d’avertissement d’incendie.
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